Quelle surface faut-il cultiver ?

J'ai trouvé dans un livre de Delbard des chiffres indicatifs sur les quantités de légumes à produire durant une année pour qu'une famille soit autonome. Ce qui est intéressant, c'est que la surface nécessaire est aussi précisée.
Evidemment, c'est à chacun de voir ce qu'il consomme (pourquoi cultiver des artichauts si on n'en mangera pas ?). Il faut aussi dire que ce sont des chiffres théoriques. Un été pluvieux et vos tomates ne donneront pas grand chose..

J'ai lu quelque part un truc faramineux , où les trois quarts de ton potager ne servait qu'à cultiver des plantes fourragères pour une vache , un cheval , des cochons et des poules 0o

Il y a pas mal de vidéos YT notamment qui parle de la surface idéal et/ou minimum pour être autonome au niveau du potager. Je ne crois pas avoir entendu qu'avec moins de 1000M² ce soit possible d'être totalement autosuffisant.
Je précise que je parle d'autosuffisance en terme de production, excepté donc le troc, l'élevage, ect...
Quels sont vos propres retours d'expérience ?
Merci.

Mon (petit) retour d'expérience, c'est que je ne serais jamais auto suffisant (en légumes) avec 300 malheureux m²; et si pour l'être il faut m'occuper de 1000m², je passe mon tour. C'est un travail à plein temps ( et trop aléatoire) pour pouvoir rentabiliser une telle surface. Au final je me concentre sur un petit élevage de volailles bien plus rentable et un petit potager(été/automne), complété normalement d'ici le printemps par un élevage de ténébrion pour leur apporter des protéines en hivers. Je préfère miser sur le troc des œufs pour avoir des légumes que passer mes journée au jardin en priant Saint Espedite que la canicule ou que le gel nous lâche la grappe. Les conditions climatiques à venir risquent d'être bien trop difficile et aléatoire pour un tel projet.
Donc perso, j'ai abandonné cette option à laquelle je préfère celle de "petit" élevage de "petite" source de protéine à troquer éventuellement.
Bonne chance à toi si tu te lances dans cette aventure énergivore et chronophage.

Tu as plutôt raison, c'est vrai que ça prends du temps, que l'espace nécessaire coûte cher et que le climat sera une difficulté par rapport à aujourd'hui.
Je vais démarrer doucement, petit élevage de volailles et potager avec serre, à taille humaine.
Par contre de tout ce que je me suis renseigné et des quelques retours d'expérience que j'en ai eu je suis très tenté par une "forêt" jardin. Je n'aurais jamais de quoi planter une forêt (et je crois que cette définition ne l'est que pour un espace boisé en réalité) mais une cinquantaine d'arbres c'est en projet. Au début les trois premières années il y a une vigilance sur le gel et les chevreuils, mais ensuite il y a beaucoup moins d'entretien et une rentabilité vraiment incomparable par rapport à toutes plantes potagères standards.
Je verrais bien dans un an, l'hiver prochain. J'en saurais déjà plus cet été sur ce que je peux faire...

à mon humble avis, l'auto suffisance hors troc et élevage va être très compliqué en cultivant uniquement des légumes qui sont par définition saisonnier, donc nécessité de stockage donc place nécessaire et complément d'alimentation, la surface n'est pas forcément le seul problème, l'organisation logistique me parait essentielle ... 

cordialement.

Oui, hors troc et élevage ce serait plutôt 10 ans d'efforts...

Lier la production à surface cultivable est incomplet. Il faudrait une autre entrée à ce tableau : la technique de production. Je cultive en mode biologique intensif, similaire à la Ferme du Bec Helouin.
Les techniques classiques amènent à cultiver en bande de monoculture, parfois associées à d'autres plantes. On travaille en platebandes en suivant un calendrier de rotation des cultures... et ca en reste là.
Ma production se fait en ayant la connaissance des plantes que je vais cultiver. Il y a certe l'association comme c'est écrit dans tous les manuels de jardinage, mais il y aussi la concentration. Là, on s'attaque au tabou de l'agriculture : trop de concentration amène la maladie... Alors c'est vrai... et c'est faux !
La permaculture apprend à cultiver -pas seulement les plantes- en analysant cecqui se passe en milieu naturel. Une zone cultivable tend toujours à se remplir (si le sol est vivant). La caractéristique est la diversité. La théorie des associations fonctionne d'elle même et les plantes cultivées s'en trouvent bien mieux, avec des traitements légers pour de vrais besoins.
Mes cultures sont intensives... avec un soupçon de classicisme. Je cultive des bandes serrées au départ et démarie pour laisser grossir certains plants. Entre les rangs, je met des couvre-sol ou de plants à larges feuilles ou de plantes grimpantes (courges, courgettes, haricots) qui viendront faire une couverture. Les couvre-sol et la culture étagée me réduisent les problèmes d'évaporation du sol.
Il faudrait que je retrouve l'article dans lequel j'ai quantifié ma dernière production... sur 100 m2. Mais je n'ai pas acheté beaucoup de légumes
Tout ça pour écrire qu'il faudrait calculer la quantité produite en fonction de la surface mais aussi de la technique.

Très difficile a estimer, tant le talent, la conception, le climat,... sont des variables.
A titre perso je suis un un terrain de 1500m³ depuis 3 ans et je suis très loin d'avoir l'autosuffisance.
Mais chaque année est meilleure que la précédante